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Pére Jean ne s’imaginait pas ce que représentait dans la vie de Luppe le fait d’être privé de son emploi mais, cependant, qu’aurait-il pu faire d’autre ?

Le pauvre chien dépérit rapidement. Il ne voulait pas manger et il répondait à peine aux attentions que toute la famille lui prodiguait. Seulement, les derniers jours ses yeux suivaient Grand-Père partout avec de muettes implorations et quand Grand-Père à la fin s’agenouilla auprès de lui, Luppe se traîna avec peine dans les bras du vieillard et, dans un grand soupir, il mourut.

Mére Marie, Henri et Lisa pleurèrent ; Lisa, le plus bruyamment, tandis que Grand-Pére et pére Jean étaient tous les deux calmes et très graves. Il ne sied pas à un homme de se lamenter sur la mort d’un chien comme il le ferait pour un frère ou même pour un vieil oncle bourru, mais parfois un chien en mourant laisse une sensation tout aussi profonde