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CHIEN DE BELGIQUE
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traîner la herse et à cultiver leurs jardins potagers, mais pére Jean possédait un grand cheval noir nommé Médard ; ainsi, la seule tâche de Luppe était-elle de tirer la charrette à lait et d’aboyer la nuit si des étrangers approchaient.

Quand Pierrot devint assez grand et put comprendre, Luppe lui apprit à s’éveiller et à aboyer lorsqu’il entendait des bruits inaccoutumés et, autrement, à se tenir tranquille, car un bon chien de garde ne doit pas gaspiller son souffle à aboyer à la lune.

Quand les chasseurs rôdaient aux environs avec leurs chiens, Pierrot devenait très excité et voulait les suivre, mais Luppe lui expliqua que leurs fonctions étaient vaines et frivoles et au-dessous de la dignité d’un chien de trait, quoique Luppe lui-même avait perdu souvent la tête rien qu’en flairant la piste d’un lièvre ou même celle d’un rat, ou d’une taupe.

Le vieux Luppe était, comme vous le voyez, un chien très sage et ayant beaucoup