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chien de belgique
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Le pire, c’est qu’il n’y avait rien, sinon peu de travail à faire, alors que tous étaient si laborieux. Mère Marie en souffrit particulièrement et elle passait son temps à côté du poêle, à songer à père Jean et aux jours heureux qui s’en étaient allés.

Une fois que l’hiver et la neige furent venus, leur existence ne fut plus qu’une lutte plus désespérée de tous les instants contre la faim et le froid. Plusieurs fois ils reçurent de l’ami bavarois de Lisa, du pain qu’il apportait à la dérobée mais ils ne savaient jamais ce que le lendemain leur réserverait. Beaucoup de leurs voisins avaient fui, mais Grand-Père insistait pour que les siens restassent sur leur terre, et vraiment ils ne connaissaient aucun endroit où ils pourraient se réfugier.

Un jour, le jeune Bavarois vint précipitamment et jeta un sac de pains sur la table. Il ne put expliquer où il l’avait eu, peut-être l’avait-il volé. Mais il leur fit comprendre