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PIERROT

décida qu’il serait prudent de ménager sa petite provision de grain afin qu’il y en eût suffisamment pour tout l’hiver. Par poignées, elle en évaluait la quantité et aussi les choux tardifs, les navets et toutes autres choses qu’elle pouvait compter comme nourriture, puis divisa le tout par le nombre de jours d’hiver. Quand elle s’aperçut combien peu cela laissait pour chaque jour, avec rien en plus pour les dimanches, elle se montra perplexe. Elle consulta Grand-Père qui décida qu’on se réduirait à des portions plus petites.

Mère Marie expliqua cela aux enfants aussi bien qu’elle put, mais petite Lisa ne comprit pas. Aussi, quand elle se rendit compte combien elle avait peu à manger, même quand elle avait très faim, elle se mettait parfois à pleurer. Mais Henri qui allait avoir bientôt neuf ans, maintenant, avait beaucoup appris de Grand-Père les préceptes de la résignation et il supporta sans se plaindre, partageant même