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PIERROT

envers eux et leur donnèrent même un billet en paiement des choses qu’ils avaient prises, mais celui-ci ne pouvait servir à acheter de la nourriture.

Mère Marie craignant les soldats allemands, gardait Henri et Lisa enfermés et elle-même s’éloignait rarement de la maison. Seul le vieux Grand-Père sortait pour aller aux nouvelles et revenait en se promenant très crânement, quoique n’ayant jamais rien de bon à raconter. Les Allemands avançaient toujours, mais Grand-Père ne désespérait pas. Les Belges s’étaient battus bravement, comme devaient le faire des Belges, et ils seraient délivrés des mains des spoliateurs. Mais mère Marie avait moins d’espoir.

Elle avait très rarement des nouvelles de père Jean et tant de femmes pleuraient leurs morts qu’elle devint elle-même très triste et eut peur, surtout après qu’elle eut appris que Joseph Verbeeck avait été tué par un éclat