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PIERROT

pas. Elle mit le bol par terre et Pierrot, ne comprenant pas combien elle avait encore faim, le dévora en un clin d’œil. Puis la femme donna à Pierrot une des tranches de pain et mangea l’autre elle-même. Le chat gris paraissait ne devoir compter que sur lui-même pour se procurer son dîner.

Pierrot s’étira une fois de plus devant le feu, avec une sensation de paix et de satisfaction telle qu’il n’en avait plus connue depuis longtemps, et il dormit profondément pendant de longues heures.

Le matin, la paysanne donna à Pierrot la moitié de son frugal déjeuner. Puis elle releva son vieux châle sur sa tête et ouvrit la porte de la chaumine.

« Viens avec moi », dit-elle.

Pierrot se leva à regret et sortit dans l’aube fraîche. La femme s’avança vers le petit bois mais Pierrot hésita. Elle avait été très bonne pour lui mais elle n’allait pas dans la direction