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PIERROT

ques reliefs ; c’était insuffisant mais cela aidait à apaiser les tiraillements de la faim.

Le lendemain matin, n’ayant vu aucun soldat et trouvant la campagne apparemment paisible, il fut enhardi à continuer son voyage en plein jour parce que le désir de revoir la maison le tenaillait violemment. Mais l’effort était trop grand pour son corps affaibli et il fut obligé d’y renoncer avant la moitié du jour et de se tapir dans une haie pour se reposer.

À un moment donné, pendant l’après-midi, un bruit réveilla Pierrot en sursaut et il se dressa sur ses pattes. Une forme humaine et des pas le firent vivement se mettre sur la défensive, les dents découvertes et le cou raidi. Devant lui se trouvait une jeune femme vêtue d’une grossière robe grise, d’un châle déchiré, et chaussée de sabots. Elle ne paraissait ni heureuse ni jolie comme les marchandes de journaux de Bruxelles, ni propre avec une figure fraîche comme celle de mère Marie :