Page:Dyer - Pierrot chien de Belgique, trad Mathot, 1916.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chien de belgique
93

perdue si loin dans le passé qu’elle lui revenait comme un rêve céleste. Le besoin du foyer devint un but dominant qui l’obsédait et l’entraînait comme par des chaînes.

À plusieurs reprises, il sortit avec élan de son buisson et aussitôt la vue des soldats le faisait reculer craintivement.

Quand enfin la nuit tomba et que les tranchées brillèrent de petits feux de camp, Pierrot sortit définitivement et avec précaution. D’abord, il retourna à la mare où il avait bu et de nouveau étancha sa soif brûlante. Puis il passa dans l’obscurité par une autre partie inconnue du pays. Il longea les dunes, suivit un petit cours d’eau pendant un demi-kilomètre, à peu près, et alors entra dans un fossé peu profond à côté d’une route remplie d’ornières. Il se fiait peu à ses yeux, mais ses oreilles et ses narines étaient constamment en éveil afin de découvrir le danger et il prêtait une attention soutenue à tout ce qui, à ses sens, suggérait la