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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


moi. — Je le veux bien, répond-elle, si ce soir mon père veut venir au sermon. Le père accepte le sermon et la fille l’Opéra.

On donnait Orphée. Elle convint n’avoir jamais entendu à Notre-Dame une aussi belle musique et n’avoir vu dans aucune église de Paris les prêtres officier aussi majestueusement que les acteurs de l’Opéra. — Les maris, ajoute-t-elle, devraient souvent venir voir Orphée, ils apprendraient à aimer leurs femmes.

Le père ayant obtenu l’Opéra et le mari la Comédie, la sœur vint à son tour et obtint aux mêmes conditions l’Opéra-Comique. Ce qu’on accorda à la sœur, on ne crut pas devoir le refuser au frère, et on alla avec lui au théâtre de Nicolet. Il en fut quitte pour des vêpres et un salut.

Toutes ces complaisances de la part des parents de Mme de Bethzamooth lui semblaient les commencements d’un retour à Dieu, et elle s’en félicitait. — J’en ferai certainement des dévots, et Dieu m’en saura gré, disait-elle de temps en temps à M. de Saint-Ognon qui était son conseiller et qui, sans qu’elle s’en aperçût, faisait mouvoir tous les ressorts de cette comédie domestique.