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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH

— J’ai conçu, lui dit Madame, quelques jours après ; que dira mon mari ? — Que dira votre mari ? reprit vivement M. de Saint-Ognon ; eh ! s’il est un homme juste, Dieu lui enverra un songe, et comme Saint-Joseph, son patron, il bénira le Seigneur qui opère en sa femme, et sans lui, de grandes choses. Si c’est un pécheur, c’est à la dévotion de Madame à le convertir, afin qu’aux yeux du monde il soit digne d’être le père du pape qu’elle porte dans son sein.

— Qu’il vienne donc, reprit-elle, s’il faut que je le convertisse.

M. de Saint-Ognon, sans perdre de temps, écrit au marquis de Vaucluse et lui mande que l’ouvrage est commencé, et que c’est à lui à venir le perfectionner. Le marquis crut que sa femme avait un commencement de raison, et dans l’empressement de jouir d’un miracle, sur lequel il ne comptait pas, il arriva le lendemain.

Sa femme, pour ébaucher sa conversion, lui propose d’aller à la messe. — Je le veux bien, dit-il, si Madame veut venir ce soir à la Comédie-Française. Elle consulta M. de Saint-Ognon pour savoir, si étant dévote et portant un pape dans son sein, il convenait

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