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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


prend deux témoins pour qu’ils le voient travailler. Ils ne parlent de Jérémie que comme d’un fou, parce qu’il se promène tout nu dans Jérusalem, portant un bât sur le dos, et cela pour annoncer aux juifs qu’ils seront vaincus, dépouillés et bâtés. Ils s’égayent par des plaisanteries indécentes sur Ezéchiel, parce que chaque matin Dieu le fait déjeuner avec une tartine de ce qui est dans la garde-robe. Osée, le bon Osée ne leur paraît qu’un libertin parce que, conformément aux ordres du Seigneur, après avoir fait des enfants de prostitution, filios prostitutionum, avec une fille prostituée, il va encore s’amuser avec une femme adultère.

« Entre nous, Madame, ces philosophes sont de vilaines gens, et comme l’a très bien dit M. Séguier dans de beaux réquisitoires, ils sapent le trône et l’autel.

— Oh ! Monsieur, reprit Mme de Bethzamooth, je vous assure bien que ce n’est pas mon intention.

M. de Saint-Ognon voulait bien l’en croire. La paix se fit et elle rentra dans son appartement, où ses femmes l’attendaient pour la coucher. Lorsqu’elle fut déshabillée, elle fit une nouvelle visite à M. de Saint-Ognon, pour s’assurer de nouveau que sa colère