Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/69

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH

Après qu’on eut remercié Dieu par qui on avait triomphé du démon, de ses tentations et des aiguillons de la chair, on déjeuna ; après le déjeuner on alla à la messe et au sermon. L’après-dîner se passa encore à l’église, à vêpres, au salut et à la bénédiction.

Au retour de ces pieuses corvées, on prit la Bible. — La lecture en est bonne, dit M. de Saint-Ognon, quoi qu’en aient pensé les pères jésuites. Il n’y avait de leur part ni raison, ni religion, de vouloir interdire la lecture aux fidèles. C’était ôter le pain quotidien aux faibles et la bouillie aux enfants. Dieu s’est vengé, il a ruiné de fond en comble leur société comme il ruina l’empire des Babyloniens qui voulaient empêcher les Israélites de venir l’adorer dans le temple de Jérusalem. Tout est bon dans ce livre ; on ne risque rien de l’ouvrir au hasard.

Ces observations faites, M. de Saint-Ognon se met à lire et Mme de Bethzamooth à faire des remarques peu catholiques. Elle jugeait très humainement un livre qui est tout divin. Voici quelques-unes de ses réflexions : nous ne les rapportons qu’à cause de leur singularité et pour faire connaître quelle était la tournure d’esprit de notre dévote.