Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
53
LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


cette fatale meurtrissure qui fait mon désespoir ? »

Ces cris, ce désespoir de M. de Saint-Ognon, ces recherches attendrirent Mme de Bethzamooth ; elle le rassura et lui dit qu’elle avait eu moins de mal que de peur. « Madame me rend à la vie, répondit-il, et je bénis Dieu qu’un si grand malheur n’ait point eu de suite. J’avoue en même temps que la frayeur que m’ont causée ma maladresse et cette meurtrissure a fait perdre à ma tentation toute sa force. Plus de tentation, plus de mérite. Il ne me reste qu’à remercier Dieu, à souhaiter le bonsoir à Madame, et à m’endormir en disant : In manus tuas, Domine, commendo spiritum meum. »

Une pareille sagesse paraîtra sans doute incroyable à beaucoup de personnes ; nos lecteurs en penseront ce qu’ils voudront, mais nous ne devons dire que ce qui est. Pour amuser des oisifs, nous n’irons pas, dans une histoire de dévotion, altérer la vérité par des embellissements mensongers. La marquise de Silleri et ceux qui, comme elle, écrivent des romans ennuyeux, peuvent imaginer ce qu’il leur plaît. Nous ne pouvons prendre la même liberté. Dans des récits