Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


teur, réplique M. de Saint-Ognon ; je ne suis ici que pour lui obéir.

Tout en parlant, il se met à changer de place ; mais, dans ce dérangement, les quatre jambes se croisent, s’embarrassent et M. de Saint-Ognon chut tout de son long sur Mme de Bethzamooth.

Le lecteur pense peut-être que cette chute fut aussi celle de sa vertu ; il le voudrait bien, car il ne veut que le mal, mais cela ne fut pas.

M. de Saint-Ognon sortit de ce danger en criant : « À moi, bienheureux Robert ! À mon secours, Roberte sancte ! »

Tandis qu’à grands cris il invoquait l’assistance du bienheureux, Madame la dévote de son côté criait : — Miséricorde ! je me meurs, miséricorde ! en tombant sur moi, la dureté de votre tentation m’a fait une meurtrissure effroyable. »

Au mot de meurtrissure, M. de Saint-Ognon crie à son tour : « Ô pécheur, ô maladroit, ô malheureux que je suis ! Voyons, Madame, voyons cette meurtrissure. Est-elle aux genoux ! À celui-ci ? À celui-là ? À la cuisse droite ? À la gauche ? Est-elle plus haut, est-elle plus bas, est-elle au milieu ? En quel endroit ma main trouvera-t-elle