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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


rive de la campagne a certainement son prix, même pour une femme dévote. — Je le trouverais très mauvais, Monsieur, riposte-t-elle, je n’ai besoin ni de vos bonjours, ni de vos bonsoirs ; mais j’ai besoin d’être seule, de prier Dieu et de faire mon salut. Ainsi, Monsieur, tout est dit, partez sans autre raisonnement.

Le lendemain, Mme de Bethzamooth écrivit à M. de Saint-Ognon de venir dîner avec elle. L’après-dîner, croyant braver son mari, elle lui proposa un appartement dans l’hôtel. Le marquis de Vaucluse joignit ses instances à celles de sa femme, qui en parut fort étonnée. Et M. de Saint-Ognon, après beaucoup de refus, de simagrées et de roulements d’yeux, accepta l’appartement.

Le marquis repartit le même soir pour la campagne, comptant sur l’adresse du saint de sa femme pour la mettre à la raison.

— Dieu soit loué ! dit Mme de Bethzamooth après le départ de son mari, m’en voilà donc débarrassée ! Je le portais sur les épaules et je craignais quelque sottise de sa part. Des étourdis comme lui ne respectent ni vertu, ni dévotion. Hier au soir, j’eus toutes les peines du monde à m’en débarrasser et je tremblais qu’il ne voulût encore