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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


propos ainsi que dans votre conduite, ne mettez ni raison, ni religion ; qui vivez comme un impie, qui ne priez ni le matin, ni le soir, qu’on voit à tous les spectacles et qu’on ne voit jamais ni à l’église, ni au sermon. — Madame prêche si éloquemment, avec un zèle si pur, une dévotion si ardente, que, lorsqu’on l’a entendue, on se croit dispensé d’entendre d’autres prédicateurs.

Cela dit, M. le marquis de Vaucluse se lève et va à la Comédie-Française. En entrant au foyer, la première personne qu’il voit c’est le saint de sa femme. — Ah ! ah ! vous voilà donc, Monsieur le saint ?

M. de Saint-Ognon, sans être déconcerté, répond au compliment par un éclat de rire, conte gaiement et franchement son aventure avec sa femme, fait part au marquis de tous ses propos et de toutes ses singeries. Leur connaissance fut bientôt faite. Le marquis jugea que M. de Saint-Ognon était un galant homme et lui recommanda la raison de sa femme. — L’ouvrage est grand, répondit celui-ci ; mais je ne désespère pas de la voir dans peu venir à la Comédie.

— Je crois au miracle, réplique le marquis, si vous faites cette conversion. C’est le plus grand service que vous puissiez

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