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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


lui crie : — Si vous allez à Saint-Sulpice, je me recommande à vos saintes prières.

Après son départ, M. le marquis de Vaucluse dit à sa femme : — Je suis ravi, Madame, de vous trouver en bonne compagnie. Ce monsieur a l’air d’un bon vivant. — Que dites-vous, Monsieur ? D’un bon vivant ! Vous êtes un vrai original de parler avec une pareille indécence d’un honnête homme. Vous ne pensez qu’en mal, vous vivez en débauché, vous ne craignez ni Dieu, ni l’enfer ; vous êtes sans mœurs, sans foi et sans pudeur. Apprenez tout au moins à respecter la vertu. Ce monsieur dont vous parlez avec une si grande légèreté est un véritable saint ; vous seriez heureux de lui ressembler. — Comment, Madame, appelle-t-on ce saint ? — Eh ! Monsieur, que vous importe ? Vous ne l’en connaîtriez pas davantage. Vous diriez plutôt le nom et le surnom de toutes les filles des tripots de Paris que celui d’une honnête femme ou d’un homme de bien. — Peut-on espérer que Monsieur l’homme de bien fera de Madame une femme raisonnable ? — Que voulez-vous dire, étourdi que vous êtes ? Faire de moi une femme raisonnable ! En quoi, s’il vous plaît, manqué-je de raison ? C’est vous qui, dans vos