Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


sont en prose. Entre ces deux genres, il y a une grande différence. — Malgré cette différence, faites-moi voir cette histoire de dévotion. — Je suis aux ordres de Madame, ses volontés sont des commandements et l’on doit obéir sur-le-champ. Je préviens seulement sa dévotion de ne point s’effrayer des estampes qui sont dans cette histoire. En voilà une, par exemple, qui représente l’enfer. On y voit tous les démons en grand gala pour recevoir un cordelier condamné à brûler éternellement pour avoir attenté à la pudeur de la Vierge d’Orléans. — Il paraît, dit Mme de Bethzamooth, que, pour un cordelier, il n’était guère dévot. Dieu fait bien de le damner. Voyons, je vous prie, quelle mine fait en enfer le vilain cordelier.

M. de Saint-Ognon est très embarrassé. Il ne savait comment dénouer cette scène. Un contretemps le sortit d’affaire. Un bruit se fait entendre : c’est le mari de Mme de Bethzamooth qui entre dans la chambre. Volontiers, si elle eût osé, elle eût trouvé mauvais qu’avant de paraître chez elle il ne se fût pas fait annoncer.

M. de Saint-Ognon ferme son livre et prend congé de Mme de Bethzamooth, qui