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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


avec des parents sans dévotion, comme les Israélites vivaient avec la race d’Amalec et la race de Canaan : surtout qu’entre Mme de Bethzamooth et son mari, qui est un indévot, il n’y ait jamais ni accointance, ni approximation quelconque, ni pendant le jour, ni pendant la nuit, ni sur le lit, ni sur le sopha, ni debout, ni couchés, ni d’aucune manière ; que le corps de Madame, qui est le temple du Saint-Esprit, soit entièrement scellé pour lui du sceau de la dévotion. Plût au Ciel que toutes les femmes et filles de Paris et de Londres imitassent un si bel exemple ; la génération des hérétiques, des libertins et des bâtards serait bien moins nombreuse.

« Je reviens au nom de Madame, car il est tard, au beau nom de Bethzamooth, et je dis, avec l’époux sacré du Cantique des Cantiques : Osculetur me osculo oris sui. Qu’elle me baise d’un baiser sur la bouche, et ce que je dis une fois, je le redirai encore une seconde et même une troisième fois : Osculetur me osculo oris sui. »

À chaque fois que M. de Saint-Ognon répétait ces paroles, il donnait un baiser à Madame la dévote. Il termina ces trois baisers en disant : « D’aujourd’hui en un an,