Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


des imbéciles pour des hommes d’esprit, des bégueules pour des femmes respectables et des pécheurs pour des saints. Je suis, Madame, un grand pécheur, et M. Henri Roch est un prédestiné antequam mundus fleret. Si je lui ressemble, c’est par le visage, comme on peut ressembler à son cousin issu de germain. Il est d’ailleurs mon parrain. Malheureusement son filleul ne le vaut pas.

— Puisque vous êtes son filleul, je me console de ma méprise, et lorsque vous me ferez l’honneur de venir chez moi, je vous verrai avec le même intérêt et la même dévotion que j’aurais vu votre parrain. — L’honneur que me fait Madame est d’un prix inestimable devant Dieu et ante homines. Mais je borne tous mes vœux à avoir quelque part dans les dévotions de Madame et à savoir son nom, afin qu’en me le rappelant souvent je puisse aussi me rappeler les bontés dont elle m’honore.

— Je ne porte point, répond-elle, le nom de mon mari, qui est le marquis de Vaucluse, ni le nom de mon père, qui est le comte d’Arnavon, et cela pour certaines raisons qui intéressent essentiellement mon salut et ma dévotion : je m’appelle la marquise de Bethzamooth. C’est le nom d’une cousine qui a vécu