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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


vous parler clairement ? Vous avez, madame, la tête très malade, et vous deviendrez folle si vous vous obstinez à vivre seule. Dieu ne vous a donné des richesses que pour en faire usage et je ne veux plus vous conseiller si vous ne rentrez à Paris pour y vivre comme il convient à votre âge et dans votre état. — Je ne puis, mon père, aller demeurer à Paris, parce que je suis grosse et mes femmes aussi. — Ceci, madame, est autre chose, et sans doute des œuvres de celui qui est venu ? C’est là, ma foi, un bon tour de vaurien. Tudieu ! quel égrillard que ce père ermite, de vous avoir fait à lui tout seul une petite famille ! Voilà, madame, ce qu’il en arrive de vivre comme vous faites. Je vous avais bien prédit que tout cela ne tournerait pas bien. — Mais, mon père, c’est un véritable saint. — Encore un coup, les saints ne vont pas coucher avec les femmes. — Mais Dieu le permettait autrefois, et il y en a beaucoup d’exemples dans la sainte Bible. — Je vous ai dit, madame, que votre Bible ne valait rien et qu’il ne fallait pas la lire. — Tout ce que j’avais vu dans ma vision s’est accompli jusqu’à la plus petite circonstance. — C’est sans doute que vous l’avez racontée à quelque personne indiscrète. Ce