Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/179

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
165
LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


manquer de quelque chose ? N’a-t-il pas dit que nous le reverrions ? S’il revient dans sa gloire, comme il l’a annoncé, je conseille à madame de l’épouser ; elle sera la femme d’un prophète et je lui promets de rester toute ma vie à son service.

Mais bientôt arrivèrent les nausées, les maux de cœur, les vomissements et tous les symptômes qui sont les accompagnements de la grossesse. Elles n’en furent pas plus tristes, car cet état leur paraissait selon les desseins de Dieu. La jeune veuve s’empressa d’aller faire part au père Bonhomme d’un événement qui justifiait sa vision et dont le père Bonhomme avait douté.

Après la formule d’usage, lorsqu’on est aux pieds d’un confesseur : Mon père, dit-elle, ce qui devait venir est venu. — Encore des sornettes ! Eh bien, madame, puisqu’il est venu, en êtes-vous un peu contente ? — Oui, mon père, et même beaucoup, si Dieu lui-même est content. — Dieu ! c’est un bon père. Il n’est pas difficile à contenter. Il serait à souhaiter que les hommes ne le fussent pas plus que lui, et surtout fussent aussi indulgents. Tout en irait beaucoup mieux. Dites-moi, madame, celui qui est venu, qu’a-t-il dit ? qu’a-t-il fait ? — Il a,