Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
162
LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


diocre, mais d’une vivacité prodigieuse, soit qu’elle parlât, soit qu’elle agit. — Ma chère amie, dit-elle à son aînée, Dieu se contente de ce que l’on sait faire. La soumission et l’obéissance, voilà ce qu’il demande de nous : si nous devons craindre quelque chose, c’est de lui déplaire en désobéissant à la volonté de celui qui l’envoie et de déplaire à notre sainte maîtresse en n’accomplissant pas ce qu’elle a vu dans sa vision. Ne sommes-nous pas avec elle comme auprès des femmes de Jacob étaient Bala et Zelpha ? Quand le saint patriarche eut dormi avec ses femmes, ne dormit-il pas ensuite avec leurs deux suivantes ? Dieu ne leur sut-il pas gré de leur soumission, puisqu’il leur donna de jolis enfants qu’il mit au nombre des douze patriarches ? Avons-nous quelque chose à risquer en imitant les saints exemples qui sont dans la sainte Bible ? Faites encore attention, ma chère amie, à tous les maux dont sont menacés ceux qui ne se soumettent pas aux volontés de Dieu et de ses prophètes. Je vous avoue que je passerai deux à quatre nuits avec le saint ermite plutôt que de m’exposer à de pareils malheurs.

Ce discours était persuasif ; il n’y avait