des œuvres d’un saint ermite, qui, au nom
de Dieu, était venu chez elle et qui, réunissant
en lui les personnages de Jacob,
d’Isaïe et d’Osée, avait passé plusieurs nuits
avec elle et ensuite avec ses deux demoiselles.
Une semblable vision, qui autrefois eût affligé son esprit et alarmé sa pudeur, ne lui parut, d’après les lectures de la sainte Bible, qu’un événement qui pouvait entrer dans les décrets de Dieu, dont les desseins sont impénétrables.
Avant de raconter cette vision à ses femmes, notre veuve crut devoir en faire part au père Bonhomme. — Puisque madame revient, elle est donc contente de moi ? lui dit-il, en la trouvant dans le confessionnal. Comment se trouve-t-elle des recettes du père Bonhomme ? S’ennuie-t-elle toujours ? A-t-elle encore des tentations ? — Non, mon père ; mais, en revanche, j’ai des visions. — Il n’y a pas grand mal à cela. Quelquefois on en a de fort plaisantes. Eh bien ! quelles visions avez-vous eues ? — En voici une, mon père, dont la singularité me préoccupe fortement. Un saint ermite est venu chez moi : du moins c’est le songe que j’ai fait. C’était un jeune vieillard, car il avait une belle