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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


arriver de plus heureux. La nature, dont les ressources sont infinies dans la jeunesse, n’étant plus contrariée par les expériences des grands médecins, le danger disparut.

Notre veuve recouvra peu à peu ses forces. Ses os se recouvrirent insensiblement de chair, l’émail de ses belles dents reprit sa blancheur et ses joues leur incarnat ; ses lèvres redevinrent vermeilles, et ses yeux, reparaissant à fleur de tête, reprirent leur feu et leur vivacité. Ses seins se tuméfièrent et se raffermirent de nouveau. Leur aréole, qui se recolora, redevint aussi brillante que dans les beaux jours du printemps peuvent l’être les boutons de deux roses de Provins.

Avant d’être malade notre veuve n’était que jolie, après sa convalescence elle devint belle, car elle eut de l’embonpoint sans lequel il n’y a point de vraie beauté et n’en eut que ce qu’il fallait à des traits fins et délicats.

Le confesseur était le seul homme que dans sa retraite vît la jeune veuve devenue belle, fraîche et bien portante. Le saint ministère de cet homme en faisait à ses yeux un personnage sacré : les soins officieux qu’elle en recevait chaque jour lui inspi-