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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


ner de la souplesse aux fibres de l’estomac, de lubrifier les parois des intestins qui sont secs, tendus, rigides, sans jeu et sans mouvement. C’est ce que doit faire mon eau de veau. C’est aussi ce que nous lui enjoignons ». Ce docteur eut d’abord raison ; il détruisit en effet la constipation, mais il donna un dévoiement pire que la constipation.

Enfin nos trois habiles médecins, pleins de zèle pour leur malade qui était très riche, employèrent tour à tour les fondants et les anodins, les calmants et les toniques, les stimulants et les emménagogues, les fortifiants et les béchiques, les carminatifs et les apéritifs, et après que tantôt en s’accordant et tantôt en se contrariant, ils eurent en bols, en opiats, en sirops, en juleps, en électuaires, en apozèmes, en émulsions, en lochs, en tisanes, en pilules et surtout en galbanum fait passer par le corps de Madame la boutique de deux apothicaires, ils l’abandonnèrent sous prétexte que son état était désespéré.

Ô mon bon lecteur, vous qui avez une âme sensible et qui compatissez aux douleurs de notre veuve, ne vous alarmez point de cet abandon. C’est tout ce qui peut lui