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LA RETRAITE DE Mme DE MONTCORNILLON


née Mme de Montcornillon. Funeste et terrible effet, encore moins d’une douleur immodérée que d’une retraite et d’une sagesse qui contrarieraient la nature !

La maladie n’avait encore fait que peu de progrès lorsqu’on appela les plus habiles médecins. Le premier qui vint : C’est, dit-il, le foie qui est embarrassé : qu’on saigne Madame du bras droit ! Le docteur qui vint après : C’est, dit-il, la rate qui est attaquée ; qu’on saigne Madame du bras gauche ! Le troisième médecin ne parut que pour assurer que tous les viscères du bas ventre étaient obstrués et ordonner en deux jours deux saignées du pied. Encourageons, dit-il ensuite, fortifions l’estomac avec les eaux de Châteldon. C’est à elles seules que doivent céder les obstructions de Madame, quelque part et quelque récalcitrantes qu’elles soient. Le second docteur ne revint que pour changer les eaux de Châteldon qui n’opéraient aucun bien, dans les eaux de Cransac dont il fit un grand éloge, et qui malgré l’éloge augmentèrent la maladie.

« Foin des eaux de Cransac, s’écrie le premier médecin en reparaissant ; c’est de l’eau de veau qu’il faut à Madame, pour détruire et vapeurs et constipation ; il s’agit de don-