tre une des plus célèbres et des plus implacables
catins du siècle, contre Mme de Pompadour.
Cette peccadille pouvait le faire
plonger et pourrir dans les cachots de la
Bastille, dans un temps où le magistrat de
police, en vil esclave, obéissait aussi aveuglément
aux caprices de la maîtresse du
roi qu’aux ordres du roi lui-même.
Frappé de la terreur de savoir que deux ou trois cents espions étaient en campagne pour le trouver, Saint-Leu s’enfuit en Pologne, où avant de servir dans les troupes de la République il vécut quelque temps déguisé en frère des écoles pies.
Après la mort de Mme de Pompadour, il quitta la Pologne avec un brevet de colonel et une pension de douze cents francs que lui fît le roi et dont il a été exactement payé jusqu’à sa mort.
De retour en France, le colonel de Saint-Leu se lia d’amitié avec des citoyens d’un grand mérite qui, sous le nom d’économistes, s’occupaient du bien public, cherchant les vices de l’administration et en montrant les remèdes. Il travailla avec eux aux Éphémérides du citoyen et se passionnait toujours en parlant du bien qu’avec le temps devait faire cet ouvrage.