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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


de rois aux chefs de bourgades et celui de princes aux chefs de famille.

(9) Page 42. — Le roi Eglon. — Ce roi est une des plus anciennes victimes que le fanatisme de religion ait immolées. Le récit de cet assassinat a quelque chose de bien édifiant.

Les Israélites, depuis dix-huit ans assujettis à Eglon, roi de Moab, lui envoyèrent des présents par Aod, leur juge. Cet Aod était un maître juge. Il fit faire une épée à deux tranchants, dont la garde était de la longueur de la paume d’une main. Armé de cette épée, il vint offrir les présents au roi Eglon, qui était chargé de graisse. Il s’approcha de Sa Majesté moabite, laquelle était dans sa chambre d’été, et lui dit : Verbum habeo ad te. « J’ai un mot à vous dire. » Le roi fait sortir les courtisans et se lève pour écouler son secret. Alors Aod l’ambidextre, tirant son épée avec la main gauche, la lui enfonce dans le ventre si avant que sa poignée y entre tout entière avec le fer et se trouve resserrée par la grande quantité de graisse qui se rejoignit par-dessus. Aod sortit ensuite par la porte de derrière (voyez les Juges).

Il est plus que vraisemblable que ce fut sur la conduite de cet Aod, depuis longtemps canonisé, que le moine Clément régla la sienne pour assassiner Henri III. Ce moine jacobin n’était point chargé de présents pour ce roi infortuné, mais il lui portait une lettre du président Harlay ; ce qui valait bien le présent que M. le président Aod portait au roi Eglon.

(10) Page 43. — Thamar coucha avec son beau-père. — Cette aventure est aussi intéressante que celle d’Aod est édifiante, car c’est de l’inceste de cette juive que nous vient notre salut.

Thamar était veuve des deux aînés de Juda, fils