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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


Chab***, qui, après les odes de Pindare, ne trouve rien de beau.

(7) Page 22. — La dévote Judith. — Cette veuve juive, ayant jeûné et prié, se lava le corps, frisa ses cheveux, prit sa belle coiffure, ses beaux habits, une chaussure élégante, ses bagues, ses bracelets, ses lis d’or et ses pendants d’oreilles. Après cette toilette, elle sortit de Béthulie et, à force de mensonges, parvint à coucher avec Holopherne. Quand elle fut au lit, ce général fit ce que n’a jamais fait général. Au lieu de caresser la belle aventurière, il s’endormit, et elle lui coupa la tête. Les gens du monde, qui se connaissent en galanterie, disent qu’elle n’en agit d’une manière aussi barbare que par dépit ; mais il faut en croire les théologiens, qui savent bien ce qu’il en est et qui assurent que ce fut par dévotion qu’elle assassina ce général ivre.

L’abbé Arnault ne voulait pas croire cette histoire, ni l’abbé Delille non plus. Pour moi, je suis comme M. d’Alembert : je crois tout ce qu’on me dit de croire et, comme lui, dans tous les traits de l’Ancien Testament je vois le cachet de la vérité et le doigt de Dieu. Je crois aussi fermement que Dieu était de moitié dans l’assassinat d’Holopherne, car, pour que Judith ne manquât pas son coup, il la fit ce jour-là encore plus belle qu’elle n’était. « Dominus in illam pulchritudinem ampliavit », dit l’Écriture sainte.

(8) Page 31. — Le prince Bethzamooth. — Il y avait, en effet, au delà du Jourdain une bourgade du nom de Bethzamooth. Les tribus de Ruben et de Gad demandèrent ce pays pour eux. Dans le dénombrement des enfants d’Esaü, frère aîné de Jacob, on trouve un prince de Bethzamooth. Faisons observer que les livres juifs donnent le nom