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LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH


une preuve que les plus courts sont les meilleurs ; ils sont devenus une denrée trop commune.

(5) Page 17. — M. de Sacy à la Bastille. — Il fut, en effet, privé de sa liberté parce qu’on le soupçonna de jansénisme et d’avoir travaillé à la version du Nouveau Testament, imprimé à Mons. On tremble toutes les fois qu’on pense qu’il faille si peu de chose pour priver un homme de sa liberté, le premier des biens. M. de Sacy fut enterré trois ans à la Bastille, dans la tour Comté. C’est la première à droite en entrant dans la cour des prisonniers ; c’est dans cette même tour que fut enfermé Fouquet, auquel tant d’hommes de lettres prirent intérêt. Sacy, pour se dérober à l’ennui de cet affreux séjour, s’occupa à y écrire ceci : « et à me moquer et de Launay, principal geôlier de ces affreux cachots, et d’Amelot, tyran aussi méprisable que bête. Il peut tenir mon corps en captivité ; mais il ne saurait enchaîner ma pensée. Il me tient ici parce que j’ai dit qu’il était une bête ; j’en sortirai, et je crierai encore en plein Palais-Royal qu’il est une bête. »

(6) Page 18, ce renvoi se rapporte à la page 22, ligne 15. — La grande Jahel. — Cette juive est devenue célèbre par un mensonge et par un meurtre abominable. Voyant fuir Sisara, général de l’armée du roi Jabin : « Entrez chez moi, lui dit-elle, entrez, monseigneur, et ne craignez rien. » Sisara, trompé par le propos, entre dans la tente de Jahel. Elle lui fait boire une coupe de lait, le couvre d’un manteau et, lorsqu’il est endormi, elle lui fiche un grand clou dans la tête. Après la mort de Sisara, les prophétesses Débora et Barac, pour célébrer ce trait d’hospitalité, chantèrent un duo, ou cantique à deux parties. Nous rapporterions bien ce cantique, mais nous craignons la censure de M. de