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donner. Elle poussa un cri terrible et se réfugia dans un coin de la chambre.

Les yeux sanglants, Brassey la poursuivit et il la frappa. Elle poussa un nouveau cri ; l’arme mortelle venait de l’effleurer à l’avant-bras. Elle parvint cependant encore à échapper à son meurtrier ; mais celui-ci, ivre de rage, excité par une folie meurtrière, se rua sur elle.

Il allait l’atteindre, lorsque soudain la porte s’ouvrit avec fracas. Sur le seuil apparut le domestique qui, quelques heures auparavant, était apparu dans des circonstances analogues. C’était un valet nommé César, engagé tout récemment.

Furieux, Brassey se dirigea vers lui. Mais César s’effaça pour livrer passage à un nouvel arrivant qui pénétra dans la chambre, à la façon d’un conquérant, la tête haute, le regard flamboyant, la lèvre menaçante.

Maud poussa un cri : elle venait de reconnaître son sauveur, le chevalier d’Arsac !

— Ah ! ah ! monsieur le bandit ! s’écria notre héros en foudroyant du regard George Brassey, ah ! ah ! monsieur l’assassin de vieillards ! monsieur le meurtrier de femmes ! j’arrive à temps, je vois, pour vous donner une leçon de bravoure. César ! ajouta-t-il, en se tournant vers le domestique qui n’était autre que l’estimable M. Poiroteau, apportez les épées et les pistolets.

César obéit :

— Choisissez les armes, monsieur, dit gravement le chevalier, et bénissez-moi de vous