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Si insensé que fût cet espoir, elle ne douta plus que ce ne fût lui, qui avait retrouvé sa trace et qui venait la secourir.

La porte s’ouvrit.

Elle se leva, déjà rayonnante de joie, pour saluer le chevalier.

Mais elle recula. L’homme qui venait de pénétrer dans la chambre était un inconnu : C’était un cavalier de haute taille, aux yeux brillants, à la face glabre.

Il s’avança vers elle en souriant :

— Maud, dit-il, ne me reconnaissez-vous pas ?

La jeune fille hésita :

— Votre voix ne m’est pas inconnue, monsieur, mais je n’ai pas l’honneur de vous reconnaître.

— Embrassez-moi donc ! Je suis votre cousin George, George Brassey.

— Est-ce possible ! Je ne vous aurais point reconnu… mais maintenant je me rappelle vos traits.

— Il y a sept ans que nous ne nous étions vus ! Vous n’aviez que onze ans alors, j’en avais dix-sept…

— Et comment, mon cousin, vous retrouvé-je ici ?

— C’est bien simple. J’ai appris l’attentat cruel dont fut victime mon cher oncle, j’appris aussi votre enlèvement. Je me mis à votre recherche. Dans une taverne de Toronto, l’indiscrétion d’un bandit m’apprit que vous aviez été enlevée par un misérable du nom de Harry. Je donnai de l’or au bandit qui m’indiqua plusieurs endroits où j’avais quelque chance de rencontrer votre ravisseur. J’ai cherché et me voici !