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ruse. Il avait enlevé Maud Montluc en la bâillonnant et aidé de deux hommes, il était allé retrouver le reste de sa nouvelle troupe qui l’attendait à quelque distance.

Puis tous étaient partis au galop, suivis d’étape en étape par le chevalier d’Arsac. On devine les marches forcées, les courses fatiguantes qu’eut à subir la malheureuse jeune fille au milieu d’hommes farouches. Mais elle souffrait plus encore des regards de convoitise que jetait sur elle mister Harry et des marques d’attention qu’il lui témoignait.

Elle avait vu clair dans l’âme du bandit : celui-ci l’aimait. Et cet amour la faisait frémir de peur autant que de dégoût.

Harry, voyant la force de l’adversaire qui le poursuivait, s’était enfui seul avec la jeune fille, laissant au reste de sa troupe le soin d’entraver la marche du chevalier d’Arsac.

Pendant un jour et une nuit, Mlle Montluc dut suivre son ravisseur à travers des ravins, des montagnes, des sentiers enchevêtrés de lianes, des routes escarpées et rocailleuses.

Chemin faisant, le bandit lui avouait son amour en termes enflammés auxquels elle n’opposait qu’un mutisme dédaigneux. Nous ne nous attarderons pas à décrire toutes les scènes douloureuses dans lesquelles elle dut