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générosité… C’est une sage économie.

— Excellente idée ! César. Décidément, si tu restes dix ans avec moi, grâce à ces économies réitérées, je ferai enfin fortune…

— Et vous me payerez, monsieur le Comte ?…

— Monsieur Poiroteau, répliqua le Gascon avec hauteur, sachez que je n’ai jamais permis à aucun de mes laquais de douter de la parole du chevalier Gaston Terrail de Bayard d’Arsac de Savignac !


Le supplice de Maud Montluc.


Ces diables de Gascons quand ils pénètrent quelque part, fut-ce même dans les romans, prennent tant de place qu’ils n’en laissent plus pour les autres personnages.

Réparons cette injustice. Au demeurant, il est temps que nous reparlions de cette charmante enfant qui avait nom Maud Montluc.

Comme l’avaient bien deviné les policemen, la jeune fille avait été enlevée par mister Harry au moment où elle priait au chevet de son père défunt. Le misérable, trompant la surveillance de la police, avait pénétré au premier étage à l’aide d’une échelle. Cet aventurier qui avait été chasseur de prairies et aussi chef de bandits savait toujours dans quelles tavernes trouver à toute heure du jour ou de nuit des hommes décidés à le seconder dans ses expéditions. Blessé légèrement à la main droite, dans la taverne de mister Jack, il s’était sauvé précipitamment, avait couru à l’écurie choisir le meilleur cheval et était parti vers une taverne de lui connue. Là, il avait trouvé les auxiliaires qu’il lui fallait. Après avoir vainement tenté d’attaquer le chevalier d’Arsac à sa sortie de l’auberge, il avait résolu d’employer la