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— Le moment d’agir est arrivé, dit d’Arsac à son compagnon. Nos ennemis, sans méfiance désormais, nous croyent la proie des flammes ou en fuite devant l’incendie.

C’est le moment de les attaquer ! En selle et en avant !

César Poiroteau fit une bien laide grimace. Cette idée d’attaquer des adversaires sans scrupules le faisait trembler. Mais le chevalier d’Arsac ne lui laissa pas le loisir de se livrer à ses pénibles réflexions et s’était mis en marche. En bon laquais, il le suivit à une distance… respectueuse.

Le Gascon atteignit bientôt la lisière de la route.

Il ne s’était pas trompé. Devant lui, il aperçut des silhouettes humaines, immobiles.

— Ce sont eux ! gronda d’Arsac. Enfin, Je les tiens !…

Et n’écoutant que son courage, bouillant d’impatience, il partit au galop.

Les hommes qu’il avait aperçu observaient en ricanant, les progrès de l’incendie. Ils se livraient à des plaisanteries sinistres, dans lesquelles les noms du chevalier étaient prononcés avec mépris, lorsque, soudain, à la lueur fantastique de l’incendie, ils virent bondir au milieu d’eux, dans un galop infernal, ce démon de Gascon dont ils parlaient.

Leur surprise, leur ahurissement fut si soudain, qu’ils eurent à peine le temps de se ressaisir, de se rendre compte de la réalité des faits.