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Il est, en effet, un fait aussi bizarre qu’invraisemblable à constater dans les combats.

Des soldats qui se trouvent engagés au plus fort de la mêlée sortent miraculeusement indemnes de blessures, alors que certains de leurs compagnons, moins exposés qu’eux, sont tués. Pourquoi ? Hasard ? Providence ? Nul n’a jamais résolu ce problème. Mais des faits historiques, les exploits des grands capitaines de tous les temps attaqués par des ennemis supérieurs en nombre et sortant victorieux, sains et saufs, d’une tempête sanglante, d’une pluie de balles, sont là pour prouver la véracité, la réalité de cette invraisemblance.

Il en fut ainsi pour d’Arsac ; mais il n’en fut pas de même hélas ! pour le tempétueux Ajax qui criblé de flèches fléchit tout à coup et tomba sous son cavalier.

Après avoir été à deux doigts de la délivrance, notre Gascon se vit à nouveau perdu. Comment fuir devant des ennemis supérieurs en nombre et dont la plupart étaient montés sur des coursiers fougueux et frais ?

Déjà les cavaliers Sioux apparaissaient à l’entrée du défilé.

D’Arsac chercha un lieu propice pour soutenir le choc formidable qui allait le frapper. Il courut dans le défilé et aperçut un endroit où le sombre passage obliquait brusquement, derrière un rocher dont l’arête formait presque un angle droit, tandis que de l’autre côté de i’étroit chemin s’ouvrait un gouffre au fond duquel un torrent, roulait en grondant.

D’Arsac s’arrêta, prêt à mourir là, en luttant