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La route devenait de plus en plus accidentée et escaladait les montagnes boisées. Vers midi, le chevalier longeait un immense rocher à pic lorsque soudain deux coups de feu retentirent.

Ajax se cabra.

D’Arsac leva les yeux et aperçut des têtes humaines à la cime du rocher.

Pour éviter d’être atteint par une balle ennemie, il fit caracoler son cheval tout en avançant et en levant sa carabine. Un buste apparut : il fit feu. Un corps tomba, en pirouettant dans l’espace, et vint s’écraser sur le sol à deux pas du Gascon. Deux nouveaux coups de feu retentirent ; mais d’Arsac venait de découvrir une excavation dans le roc et y avait trouvé un refuge momentané. Il attendit l’attaque. Mais l’ennemi y avait renoncé sans doute, car le chevalier attendit vainement.

— Puisqu’ils ne viennent pas à moi, se dit-il, il faudra bien que j’aille à eux.

il laissa son cheval dans l’excavation et, avec prudence, il longea le roc. Puis, en ayant fait le tour, il le gravit en rampant, l’arme au poing, prêt à faire feu.

D’Arsac s’engagea assez avant dans la contrée ; mais il ne découvrit personne. Les ennemis avaient fui, sans doute, attendant une occasion meilleure de l’attaquer à l’improviste.

Il s’agissait de redoubler de prudence !

Le chevalier revint à l’endroit où il avait laissé son cheval et trouva Ajax qui l’attendait, bouillant d’impatiente suivant son habitude.

Le cadavre de l’homme tombé de la cime du