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avait trouvé asile chez son frère Hilaire, le père de notre héros.

Hilaire d’Arsac, au contraire, était un homme paisible et sage qui, retiré dans son vieux château, consacrait sa vie à l’étude. Son épouse étant morte jeune, il avait reçu avec plaisir ce frère, cet enfant prodigue, qui s’était chargé de faire l’éducation de son fils. Et quelle éducation !…

Le chevalier Roger d’Arsac prêchait à son neveu l’esprit d’indiscipline et de rébellion, le mépris de tout scrupule, l’orgueil le plus insensé et la haine du monde. Heureusement, ce dangereux précepteur était mort dans un accès de colère au moment où le jeune homme atteignait sa seizième année.

Les sages conseils d’un père aimé remirent à temps dans la bonne voie Gaston dont le fond du caractère était la franchise, la loyauté et la générosité. Après les exercices corporels, vinrent des exercices d’un ordre plus élevé : ceux de l’esprit, Roger d’Arsac avait fait de l’enfant un homme solide, Hilaire d’Arsac en fit un homme instruit, vertueux et loyal. Imbu des anciens principes chevaleresques, il lui inculqua l’amour de la justice et du bien.

— Souviens-toi toujours, mon fils, lui dit-il, qu’il n’est pas de plus haut titre que celui de chevalier. Malgré tout, malgré la vulgarité et la bassesse de notre siècle, restons des chevaliers à l’âme noble et belle ! Nous