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Et le vaincre à jamais !
 Et nul n’est en retard,
Car c’est la Charité qui porte l’étendard !
Ô spectacle admirable et qui de tout console !

Le puissant a son or, le pauvre a son obole,
Ensemble ils vont aller secourir tant de maux :
Devant le bien qu’ils font les hommes sont égaux.

Puis c’est la légion des artistes qui passe !
Vous la reconnaissez, celle-là ? Jamais lasse,
Toujours prête à marcher, toujours prête à voler
Pour secourir un mal qu’on lui vient signaler ;
Peu de choses suffit pour émouvoir leurs âmes ;
Ils connaissent la peine, et les Muses sont femmes,
Et dans notre famille au robuste lien
Ou aime trop le beau pour n’aimer pas le bien.

Ici vous en avez une preuve complète :

Diaz, notre grand génie et notre grand poëte,
Le chantre des couverts et des taillis fouillés,
Le peintre qui s’éprend des bois ensoleillés,
Dont le savant pinceau de mille feux rayonne
Comme un soleil couchant par un beau mois d’automne ;
Diaz a-t-il attendu qu’on le vînt supplier ?
Quand le bruit pénétra jusqu’à son atelier,
Il courut aussitôt, et sur la toile prête
Étala les trésors de sa riche palette,
Ayant hâte de rendre, en ce jour sans pareil,
Les rayons empruntés au pays du soleil.

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