Page:Duval-Thibault - Les deux testaments, 1888.djvu/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE XVIII

Quand les Prévost revinrent à New York, Joe Allard entrait en convalescence.

Ces derniers ne virent rien d’extraordinaire dans la maladie du jeune homme.

— Je t’avais bien dit que tu ne devais pas faire la route à pied par une chaleur pareille, dit solennellement M. Prévost.

Il y avait de quoi te faire mourir du coup.

Tu n’en es pas plus avancé à l’heure qu’il est.

Bientôt, Joe fut en état de sortir.

Sa première visite fut pour les Bonneville qui s’étaient montrés si dévoués pour lui.

Il trouva Emma seule à la maison.

— Je suis bienheureuse de vous voir enfin rétabli, dit celle-ci, d’autant plus que j’ai une nouvelle importante à vous apprendre, ou plutôt quelque chose qui vous appartient, à vous rendre.

Là dessus, elle le quitta un instant et revint avec un petit paquet qu’elle lui tendit en disant.

— J’ai trouvé cela dernièrement dans un coffret qui avait appartenu à mon grand-père Lecompte, celui qui était l’ami de votre grand’mère.

Vous étiez trop malade, alors, pour que je puisse vous faire part de ma découverte.

Et comme Joe, tout intrigué, semblait disposé à ouvrir, à l’instant même, le paquet, elle s’écria vivement.

— Pas ici, je vous en prie. Attendez que vous soyez de retour chez vous. Et comme vous devez avoir hâte de savoir ce dont il s’agit, je vous permets de vous retirer de suite, si vous le voulez.

— Merci, mademoiselle, dit Joe de plus en plus intrigué, et il se retira aussitôt après avoir pressé fraternellement la main qu’Emma lui tendait.

Quand il fut parti, enfin, Emma se laissa tomber sur une chaise et se mit à pleurer amèrement.