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amour vainqueur

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Un jour elle partit en promenade pour New-Bedford, Mass., visiter l’une de ses tantes ; elle y passa plusieurs semaines.

Cette dame lui fit voir plusieurs villes des États-Unis que la jeune fille aimait à connaître ; elle aima les États-Unis, le climat tempéré lui allait bien ! elle aimait le genre de vie de ces villes, comme Boston et New York, où tout le monde marche droit à son but, ne s’occupant que de ses affaires, sans se préoccuper le moins du monde, de la conduite de ceux qui les entourent !

La belle saison de l’été, l’aspect verdoyant des parterres et des forêts, les figures épanouies et remplies de bonheur des touristes, en promenades d’automobiles, le chant des milliers d’oiseaux divers, le gambadage des petits animaux domestiques, tout comme l’apparence heureuse des couples assis confortablement, dans les chaloupes sillonnant les eaux, ainsi que la vue de multitudes de personnes sur le rivage de la mer, livrées à toutes sortes d’amusements, jetèrent Ninie dans de sérieuses réflexions et vinrent jeter dans son âme de jeune fille comme un réveil de tous ses amours.

Quand elle voyait cette suite d’amoureux, bras dessus bras dessous, à Coney Island, New York, faire la promenade, sur cette magnifique terrasse observatoire, en face de la mer, Ninie se sentait éprise du désir d’aimer ; la compagnie de cette bonne tante lui plaisait sans doute, mais ne pouvait satisfaire le besoin de son âme qui aurait aimé à s’épancher, dans la bonté du cœur d’un amant.

Le souvenir de Rogers et de leurs belles promenades et excursions, lui revenait bien à l’esprit, mais impossible maintenant pour elle, de ne jamais songer à lui, car il était voué au Seigneur, au service des saints autels ! Comme la gazelle qui relève la tête, et prête l’oreille à certains bruits ou échos qu’elle croit entendre, Ninie relevait la tête, et avait l’œil ouvert sur l’attention des garçons qui paraissaient lui porter attention, c’est ainsi qu’accompagnée de sa tante, alors qu’elle regagnait la ville, laissant par oubli, son parasol, sur un banc de la terrasse où elles s’étaient assises, quelques minutes, un monsieur dont le sourire, avait rencontré les regards brillants de la jeune