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amour vainqueur

Quelles sont vos idées ? quelles sont vos tentations, vos désirs, mon enfant ?

Je sais, mon père, que j’ai une nature très enthousiaste, affectueuse, ardente et bonne ; à certaines heures, je me sens attiré vers l’état ecclésiastique ; je me sens épris de dégoût pour toutes les vanités du monde où alors je ne vois que calcul, intérêt et égoïsme ; je me sens appelé à faire du bien et à rendre les autres heureux ; par d’autres moments mon âme sensitive se sent remplie d’affections les plus contraires ; je me surprends à rêver, à désirer de posséder un « Home » bien propre, bien meublé, à désirer d’être médecin, qui aurait la confiance, l’amour d’une bonne épouse, et là, je me surprends à croire sérieusement que je serais heureux ; que je pourrais ainsi, tout comme dans l’état ecclésiastique, faire du bien aux autres et sauver mon âme !

Mon enfant, lui dit M. Riopelle, vos deux désirs sont bien légitimes, et vous pouvez selon vos aptitudes et vos goûts, adopter l’un ou l’autre genre de vie. Écoutez bien l’appel du Seigneur, s’il vous appelle à lui, ne résistez pas à sa voix ! priez, priez beaucoup ; mais de grâce, mon enfant, ne vous tourmentez pas l’esprit ! Vous ne sauriez trouver des perles dans de l’eau trouble !

Vous ne sauriez trouver non plus la voie que vous trace le Seigneur, si votre cœur est continuellement en ébullition de sentiments vivaces, et si votre esprit est toujours obsédé par un travail qui n’a pas de repos ! Calmez-vous, remettez-vous à vos études ! Prenez les choses de sang-froid, et priez ! Qu’est-ce qui peut vous empêcher de choisir l’un ou l’autre de ces états que vous mentionnez pour être ceux le plus conformes à votre goût, à vos aptitudes ; le fait est qu’il y a beaucoup de ressemblance, entre le Prêtre et le Médecin ; le premier est le médecin des âmes, le second est le médecin des corps et très souvent, ils sont appelés à exercer leur ministère, en même temps et dans une commune action !

Oh ! mon cher Père, reprit Rogers, si je pouvais choisir ! Mais je crains de ne pas pouvoir ! Pourquoi, Rogers ?

Je vais vous expliquer cela, mon père !

Mes parents, sans y mettre une objection des plus sérieuses, à ma décision de me faire médecin, m’apprennent maintenant