le délaisser et l’abandonner ; il aurait aimé à recevoir de son regard, une flamme sinon d’amour, au moins d’estime ; il aurait aimé à recueillir sur ses lèvres, un dernier baiser, baiser chaste de paix, serment d’oubli et de discrétion, foi jurée de toujours s’estimer !
Si je pouvais, se disait-il, seulement la voir, il me semble que les combats qui se livrent dans mon cœur, cesseraient, et que le calme étant rétabli dans mon âme, je pourrais plus facilement me vouer au Seigneur ! Il avait essayé plus d’une fois, timidement, à parler à son oncle, de sa vocation, pour finir par lui révéler toute la source de ses peines et de ses profondes misères. Mais le vieillard, lui avait répondu de ne pas s’arrêter à ces considérations, que ce n’étaient que des tentations que le démon lui tendaient !
Dès lors, Rogers adressa à son amie Ninie, qu’il croyait encore à Guigues, mais qui était rendue à Montréal où elle occupait une position de confiance, une petite poésie de Paul Déroulède au bas de laquelle, il signa son nom, en y ajoutant les mots : si tu daignes me répondre, adresse ta missive à poste restante, ici où je passe mes vacances ! cette petite poésie se lisait ainsi :
Si tu veux de ma vie, un jour et puis un jour, |