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CHAPITRE IV


Titre II


RETOUR DE ROGERS AU COLLÈGE


Les vacances de Rogers touchaient à leur fin ; sa mère lui écrivit que le jour de l’entrée des élèves du collège de l’Assomption, elle l’attendrait chez une parente, à Joliette ; trois semaines encore, et il devait reprendre ses cours pour y terminer sa philosophie ; il devait aussi cette année là, se fixer sur le genre de vie qu’il embrasserait ; mais comme il n’était pas encore tout-à-fait décidé de se vouer à l’état ecclésiastique, et que ses parents croyaient que c’était une affaire réglée et qu’ils annonçaient déjà le bonheur de voir leur fils, se préparer à devenir prêtre, Rogers sentait sa liberté, de plus en plus restreinte !

Le vieil oncle le Curé, sans y mettre de l’autorité, car cela n’aurait pas eu son effet, redoublait de ferveur dans ses prières qu’il faisait en commun avec Rogers, pour demander la grâce que son neveu ait une vocation ecclésiastique ! Il cherchait à infuser de plus en plus, dans l’âme de son neveu, tous les principes de la pénitence et de la prière, de l’abnégation et des sacrifices ; sa vieille mère dans les lettres qu’elle lui adressait, ne pouvait lui dissimuler toute la joie qu’elle aurait, si Dieu lui faisait la faveur de voir avant de mourir, son cher Rogers, prêtre !

Naturellement, le bon cœur de Rogers ne se montrait pas indifférent à toutes les marques d’estime et de considération dont il était l’objet ! mais, plus il touchait à la fin des vacances, plus il lui répugnait de se voir obligé de retourner au collège, où il devait choisir sa vocation sans avoir pu jamais revoir celle dont le souvenir seul, causait tant de ravages dans son cœur ! Il aurait aimé à recevoir de sa bouche même, les raisons qui l’avaient fait