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amour vainqueur

de la mauvaise foi ou à de la légèreté ! Il devint triste, plus sérieux, et de longs mois passés dans cette solitude le firent réfléchir et tourner les yeux et son amour vers le Tout-Puissant !

Les Directeurs constatèrent avec joie que Rogers devenait plus pieux, et aussi mirent-ils ses parents, au courant du changement qui s’était opéré chez leur fils !

Les parents de Rogers qui croyaient avoir l’honneur et la joie de voir leur fils, diriger ses pas vers la prêtrise, écoutèrent les avis des Directeurs, qui l’envoyèrent passer ses vacances chez un oncle, curé dans une paroisse, avoisinant la ville de Toronto, où Rogers était tenu à l’écart des compagnies des jeunes filles et ne prenait de distractions que celles que lui accordait son oncle ; il était ainsi dans l’impossibilité de rencontrer la jeune fille qui l’avait tant aimé et à qui il avait juré une éternelle amitié.

Peu à peu, rafraîchie par les sages conseils de son oncle, le Curé, son âme se tourna vers les goûts de la vie ecclésiastique ; désillusionné des beautés de l’amour, détaché de l’attrait du monde, Rogers tenait une conduite exemplaire ; il servait la messe, observait les jours de jeûne et suivant en tous points, le règlement que son oncle lui avait tracé ; il se préparait par la prière et la mortification, à bien connaître sa vocation.

La monotonie de ce genre de vie sédentaire, après une année passée dans la solitude du collège, et les études arides de la philosophie, poussa Rogers au découragement ; mais gêné par les sacrifices d’argent que son oncle le Curé faisait pour lui, pour aider à son père, ainsi que par les espérances d’un avenir heureux, il n’osa divulguer à son oncle, tout le trouble qui envahissait son âme !

Un jour, deux jeunes filles de l’endroit, que Rogers avait eu le plaisir d’entretenir, en l’absence momentanée de son oncle, alors qu’elles étaient venues au presbytère pour affaires concernant l’achat d’une bannière, pour la confrérie des Enfants de Marie, se présentaient chez M. le Curé, juste au moment où il était à converser avec son neveu, lui révélant toutes les joies dont le cœur de prêtre est inondé en faisant bien ses devoirs de prêtre !

Elles se présentaient pour inviter le Curé, à une partie