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amour vainqueur

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Nous admettons bien que La Providence peut quand il lui plaît, arrêter le cours des lois naturelles qu’Elle a établies ; elle peut en suspendre les effets, comme elle peut les disproportionner à la cause qui les a produits.

Mais je crois que nous devons nous rendre à cette évidence, que La Providence, accorde à certains personnes, une mission spéciale, dans l’exécution de ses desseins.

Et pour réussir à faire exécuter ses désirs, par la personne qu’elle a choisie pour être l’instrument de sa volonté elle jette sur la route du prédestiné, les épreuves qui lui semblent le plus propres à rendre le prédestiné, apte à remplir la mission qu’elle veut lui confier.

Rogers avait repris ses études ; tout comme les autres élèves, il était, par le Révérend Père Directeur, invité à étudier sa vocation, il obtint succès dans ses études ; ses bonnes manières, son application au travail, ses talents le firent remarquer de ses supérieurs ; d’une allure distinguée, sage et laborieux, il gagna l’estime de ses professeurs et la popularité de ses confrères.

Au début de ses études, l’âme remplie du souvenir de sa petite amie, de sa petite Ninie, de qui il avait reçu, peu de jours, après son entrée au collège, une lettre dans laquelle, elle lui dépeignait tout le chagrin qu’elle avait éprouvé lors de leur séparation, tout l’amour qu’elle ressentait pour lui, toutes les espérances qu’elle fondait sur lui, lui promettant de garder toujours dans son cœur, les serments qu’il lui avait faits de l’aimer toujours.

Malheureusement un élève externe qui recevait ses lettres et les lui remettait, fut surpris par un professeur, transmettant à Rogers, cette première missive de Ninie : la lettre fut confisquée ; Rogers ne put la lire ni savoir d’où elle venait ; il se doutait bien cependant, qu’elle lui fut envoyée par son amie : il avait essayé, de lui écrire, en sa prétendue qualité de cousin, en adressant sa missive directement au couvent de Chatham ; mais la Révérende Sœur Directrice n’avait pas remis cette lettre à Ninie ; loin de là, elle lui avait répondu, elle-même, qu’il lui valait mieux employer son temps à ses études qu’à écrire aux filles du couvent ; que d’ailleurs, la jeune Ninie était