Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
29
amour vainqueur
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Ninie, lut et relut ce petit billet où le cœur de son ami, croyait avoir trouvé tous les sentiments qu’il éprouvait, elle passa la nuit, dans une demie-insomnie, ou Rogers lui apparaissait tantôt gai, tantôt triste.

Il était de bonne heure, le lendemain, quand elle fut éveillée et anxieuse de connaître la température ; quelle joie, elle éprouva quand soulevant le rideau de sa fenêtre, elle constata que la journée s’annonçait très belle.

Quelques minutes avant l’heure du train, des jeunes filles, compagnes et amies de Ninie s’étaient rendues à la gare de Haileybury, ainsi que Rogers qui s’était mêlé dans la foule de voyageurs qui stationnaient sur la plate-forme ; Ninie arriva accompagnée de son père ; Rogers en la voyant, eut le cœur serré, mais s’empressa d’aller au devant pour demander la permission de l’embrasser et lui souhaiter bon voyage.

Ninie, les yeux encore rougis des larmes qu’elle avait versées, en quittant le toit paternel, sa bonne mère, ses frères et ses sœurs ; et la figure attristée par le chagrin qu’elle avait dû combattre, dit un dernier et affectueux bonjour à son père après lui avoir témoigné toute sa reconnaissance par une caresse des plus tendres, monta dans le train, prit son mouchoir pour saluer une dernière fois, mais elle dut s’en servir pour se cacher la figure arrosée de larmes qu’elle ne pouvait plus contenir.

C’était pour elle, un mélange de joies et de peines inexprimables.