Page:Dussault - Amour vainqueur, 1915.djvu/178

Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
amour vainqueur

 Les corrections sont expliquées en page de discussion



Chacun tire une rêverie
xxxxxxxDe son bonnet ;
Celui-ci, la Vierge Marie,
xxxxxxxL’autre un sonnet.

Là c’est Madeleine en peinture,
xxxxxxxPieds nus, qui lit ;
Vénus rit sous la couverture
xxxxxxxAu pied du lit.

Plus loin, c’est la Foi, l’Espérance,
xxxxxxxLa Charité,
Grands croquis faits à toute outrance,
xxxxxxxNon sans beauté.

Une Andalouse assez gaillarde,
xxxxxxxAu cou mignon,
Est dans un coin qui vous regarde
xxxxxxxD’un air grognon.

Celui qui fit, je le présume,
xxxxxxxCe médaillon,
Avait un gentil brin de plume
xxxxxxxÀ son crayon.

Le Christ regarde Louis-Philippe
xxxxxxxD’un air surpris ;
Un bonhomme fume sa pipe
xxxxxxxSur le lambris.

Ensuite vient au passage
xxxxxxxTrès-compliqué,
Où l’on voit qu’un monsieur très-sage
xxxxxxxS’est appliqué.

Dirai-je quelles odalisques
xxxxxxxLes peintres font,
À leurs très-grands périls et risques,
xxxxxxxJusqu’au plafond ?

Toutes ces lettres effacées
xxxxxxx Parlent pourtant ;
Elles ont vécu, ces pensées,
xxxxxxxFût-ce un instant.

Que de gens, captifs pour une heure,
xxxxxxxTristes ou non,
Ont à cette pauvre demeure
xxxxxxxLaissé leur nom !
 
Sur ce lit où je rimaille
xxxxxxxCes vers perdus,
Sur ce traversin où je baille
xxxxxxxÀ bras tendus.