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AMOUR VAINQUEUR

CHAPITRE I



Titre I


AU FOYER

Le soleil de juillet était à son couchant ; comme une immense boule de feu, il apparaissait descendant graduellement derrière les immenses forêts qui s’offrent à la vue des paysans — à Guigues, comté de Témiscamingue, — la lande de montagnes qui s’étend languissante et triste, par son aspect d’arbres à têtes brûlées ou desséchées, la plupart des épinettes, était enveloppée de nuages épais qui annonçaient la prochaine venue d’un orage, — le tonnerre grondait au loin ; il faisait très chaud, quoique parfois la brise rafraîchie par, et l’approche de la nuit et par les vents du Nord qui s’élevaient, apportait un léger soulagement aux gens revenant de leurs travaux.

L’hirondelle de ses ailes agiles fendait l’espace ; tantôt rasant la terre, tantôt s’élevant bien haut dans les airs, elle faisait l’admiration des autres oiseaux qui, plus timides, cherchaient à se mettre à l’abri.

Dans les vallons, on entendait les mugissements des troupeaux conduits par les fermiers qui se hâtaient de terminer leur journée de travaux des champs, avant l’orage terrible qui s’avançait de plus en plus vite sous la poussée croissante des vents.

Assise, sur le perron d’un modeste hameau, une mère aux cheveux grisonnants, à l’œil vif, à la figure résolue, dont le mari était dans les chantiers, au loin, depuis des mois, tenait