Le soleil de juillet était à son couchant ; comme une
immense boule de feu, il apparaissait descendant graduellement
derrière les immenses forêts qui s’offrent à la vue des paysans —
à Guigues, comté de Témiscamingue, — la lande de montagnes
qui s’étend languissante et triste, par son aspect d’arbres à
têtes brûlées ou desséchées, la plupart des épinettes, était enveloppée
de nuages épais qui annonçaient la prochaine venue d’un
orage, — le tonnerre grondait au loin ; il faisait très chaud,
quoique parfois la brise rafraîchie par, et l’approche de la nuit
et par les vents du Nord qui s’élevaient, apportait un léger
soulagement aux gens revenant de leurs travaux.
L’hirondelle de ses ailes agiles fendait l’espace ; tantôt rasant
la terre, tantôt s’élevant bien haut dans les airs, elle faisait l’admiration
des autres oiseaux qui, plus timides, cherchaient à se
mettre à l’abri.
Dans les vallons, on entendait les mugissements des troupeaux
conduits par les fermiers qui se hâtaient de terminer leur
journée de travaux des champs, avant l’orage terrible qui s’avançait
de plus en plus vite sous la poussée croissante des vents.
Assise, sur le perron d’un modeste hameau, une mère aux
cheveux grisonnants, à l’œil vif, à la figure résolue, dont
le mari était dans les chantiers, au loin, depuis des mois, tenait